mardi 6 juin 2017

L'Exposition Internationale et coloniale de Rochefort-sur-Mer en 1898


Ouverte au public le 5 juin 1898 et inaugurée par M. Adrien Rieunier, député de Rochefort en présence de nombreuses personnalités, l’exposition internationale et coloniale est organisée par la ville de Rochefort, avec le concours de la Chambre de commerce et du Département, sous le patronage des ministres du Commerce, de l’Industrie, de la Marine et des Colonies.


Le bulletin de demande d’admission, outre les renseignements demandés à l’exposant concernant son identité, les produits à exposer, la surface demandée, comprend une présentation incitative de Rochefort : « la ville de Rochefort à 9 heures de Paris, 3 heures de Bordeaux et 30 minutes de La Rochelle, est le centre d’un commerce important avec tout l’Ouest de la France.
Port de guerre, Arsenal et grands ateliers de construction de navires de guerre, Observatoire de la marine, Ecole d’Hydrographie, Ecole de médecine navale. Musées Maritime, d’Anatomie et de peinture ; Théâtre, jardins Publics. Stations balnéaires et excursions à Royan, Fouras, Châtelaillon, La Rochelle, La Pallice, le Château île d’Oléron, île d’Aix, île de ré, etc. Chemin de fer pour Bordeaux et Paris, Limoges, La Rochelle, Nantes, Niort, Saintes, Marennes, Royan, Cognac, Angoulême, etc. »
Sous la maîtrise de l’architecte de la ville de Rochefort M. Fernand Michaud, et du commissaire général M. Louis Prétet, la réalisation du projet est confiée à Jean-Alfred Vigé, ancien courtier en produits alimentaires, reconverti dans l’organisation d’expositions. Le succès de l’exposition de Rochefort lui vaudra une commande pour l’exposition internationale et industrielle de Poitiers en 1899.
Située sur la rue du Rempart, sur l’Esplanade, et sur le square Roy-Bry, l’exposition que l’on peut découvrir en acquittant un droit d’entrée de 1 franc le jour et 0.50 franc le soir, occupe une superficie d’environ 50 000 m2. Le clou en est assurément le pavillon des colonies avec son « exhibition exotique », organisée par la Société de géographie de Rochefort, qui propose des objets choisis parmi ses collections, mais également parmi celles du musée de Rochefort ou empruntées à des particuliers : des minerais, un pied d’éléphant naturalisé, des armes océaniennes, des lances et sabres chinois, et même des aliments exotiques tels du riz, du cacao, des noix du para et des noix de kola…
Mais l’exposition propose bien d’autres curiosités, tels le « Palais des glaces » ou encore la « Salle des petits modèles » proposée par la Marine. Dans l’espace consacré aux Beaux- Arts, on peut admirer des œuvres d’artistes locaux mais également acheter un tableau de Jean François Millet Le paysan et la cruche. On peut noter que le président du jury pour la section Beaux-Arts est le peintre William Bouguereau. Dans la section Industrie, est signalée notamment la présence de l’éditeur rochelais Louis Cassegrain, non pour ses cartes postales, mais pour sa « fabrique de registres ». De nombreux pays ont choisi de faire la promotion de leurs produits agroalimentaires : l’Espagne pour l’huile d’olive, la Suède pour les conserves de poisson, la Russie et la ville de Saint-Pétersbourg pour la confiserie et la boulangerie...
De nombreuses récompenses sont remises aux exposants lors de la cérémonie de clôture, le 9 octobre 1898 et, à cette occasion, un feu d’artifice est tiré."

Dans son édition du 29 septembre 1898, L'Avenir de la Vienne est heureuse d'annoncer que René Massia, distillateur à Savigné, vient d'obtenir une médaille d'argent à cette exposition. C'est la première fois qu'il expose et il a eu à lutter avec des maisons françaises et étrangères de premier ordre.
René Jean-Baptiste Massia, distillateur et liquoriste, fils de Jean, propriétaire, et de Léonie Marie-Philomène Jacquiaud, naquit le 25 juillet 1873 au bourg de Savigné. Il épousa, le 6 novembre 1895, à Civray, Marie Rassat, et mourut dans son village natal le 21 avril 1945. Son fils, Maurice René Gustave, fut l'époux de Germaine Joseph Emma Pissard, fille du docteur bien connu du Ruffecois.
Il travailla avec son frère, Paul Louis Félix, lui aussi liquoriste.

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