Le crime.
Le 18 décembre 1877, vers 11 heures du soir, Louis Degorce, cultivateur à la Groie de Payroux, revient du marché de Civray. Il est assis dans sa charrette, le visage tourné perpendiculairement à la direction qu'il suit sans porter attention à ce qui se passe sur la route, soit en avant, soit en arrière.
Sorti de la ville par un chemin qui rejoint, après un parcours d'un km environ, la route nationale qui doit suivre pour retourner chez lui, il a dépassé de 20 m ce point de jonction des deux voies lorsqu'il est brutalement assailli par deux individus, embusqués à l'avance derrière le buisson qui borde l'un des côtés du chemin, ou derrière des fagots placés dans le fossé sur le côté opposé de la route.
Le 18 décembre 1877, vers 11 heures du soir, Louis Degorce, cultivateur à la Groie de Payroux, revient du marché de Civray. Il est assis dans sa charrette, le visage tourné perpendiculairement à la direction qu'il suit sans porter attention à ce qui se passe sur la route, soit en avant, soit en arrière.
Sorti de la ville par un chemin qui rejoint, après un parcours d'un km environ, la route nationale qui doit suivre pour retourner chez lui, il a dépassé de 20 m ce point de jonction des deux voies lorsqu'il est brutalement assailli par deux individus, embusqués à l'avance derrière le buisson qui borde l'un des côtés du chemin, ou derrière des fagots placés dans le fossé sur le côté opposé de la route.
Il a à peine le temps de les apercevoir à la tête de son cheval, auquel ils donnent un coup de couteau dans le flanc, que déjà ils s'élancent l'un à la suite de l'autre sur sa charrette, se jettent sur lui comme des chiens enragés, et le frappent à la tête de nombreux coups de couteaux. Il se défend vigoureusement, à l'aide de son fouet, qui lui est pourtant enlevé et brisé dans la lutte. Tous trois, après s'être saisis, roulent ensemble au bas de la charrette, puis jusque dans le fossé de la route où les agresseurs parviennent à maîtriser leur victime et à étouffer ses cris. L'un d'eux continue alors à la frapper de son couteau, tandis que l'autre le maintient sous lui en disant à son compagnon : "Tue-le. Tue-le."
Degorce se défend encore et arrive à arracher le couteau des mains de son agresseur, au moment où il sent qu'on lui prend son porte-monnaie. Il entend aussitôt une voix, qui dit : "Viens, j'ai son argent.", et les deux malfaiteurs s'éloignent aussitôt.
Degorce est laissé à terre, une casquette posée à côté, perdue dans la lutte. Son visage, ses vêtements, sa charrette, le sol de la route et celui du fossé sont littéralement inondés de sang. Malgré les 12 coups de couteaux et plusieurs contusions à la tête faites avec le manche de son propre fouet, reçus durant l'attaque (10 à la tête et 2 à la main selon le docteur Autellet, qui l'examinera), Degorce parvient, avec l'aide de Brouillet, propriétaire au Tardy, qui lui aussi, revenait du marché, à se rendre à Civray et prévenir la gendarmerie. Des recherches sont immédiatement commencées.
Degorce est laissé à terre, une casquette posée à côté, perdue dans la lutte. Son visage, ses vêtements, sa charrette, le sol de la route et celui du fossé sont littéralement inondés de sang. Malgré les 12 coups de couteaux et plusieurs contusions à la tête faites avec le manche de son propre fouet, reçus durant l'attaque (10 à la tête et 2 à la main selon le docteur Autellet, qui l'examinera), Degorce parvient, avec l'aide de Brouillet, propriétaire au Tardy, qui lui aussi, revenait du marché, à se rendre à Civray et prévenir la gendarmerie. Des recherches sont immédiatement commencées.
Les deux malfaiteurs se présentent à la gare de Civray, vers 2 heures du matin. Ils sont supris par Pierre Dumoulin, contrôleur du chemin de fer, qui les interpelle :
« Que faites-vous ici à cette heure ?
— Nous sommes des voyageurs, lui répond-on, qui voulons prendre le premier train qui part pour Niort.
— Il n'y a de train pour Niort qu'à 5 heures du matin. Comment vous êtes-vous introduit dans la gare ?
— Par cette porte. »
L'un des deux lui montre une porte, que Dumoulin va vérifier. Ce dernier leur dit :
« Elle est fermée, vous n'êtes pas entré par cette porte. Dépêchez-vous de sortir !
— Nous sommes des conscrits un peu en ribote, mais nous ne sommes pas de malhonnêtes gens. »
Il s'approche du contrôleur, la main dans son patelot. Ce dernier dit : « Ne vous approchez pas et sortez ! » Finalement, il conduit les deux hommes à la sortie de la gare en leur disant : « Vous êtes dans une bien vilaine tenue pour prendre le train ! » Les deux individus prennent la direction de Sauzé.
Dumoulin est interpellé une heure plus tard par Gauthier, maréchal des logis à Civray, qui lui donne le signalement des deux hommes et lui demande s'ils sont venus à la gare. Effectivement, et le gendarme lui dit : « Ce sont deux assassins qui ont tenté d'assassiner un homme. Savez-vous la direction qu'ils ont prise ? » Tandis que le militaire et le contrôleur échange leur rôle, pour ne pas donner l'éveil aux coupables, Dumoulin se rend dans les auberges voisines pour prendre des renseignements.
Peu de temps après, Gauthier, accompagné d'un gendarme, galope en direction de Sauzé.
Il fait à peine jour et les deux malfaiteurs arrivent à l'auberge de Pierre Desse, aux Brousses, sur la commune de Mairé-Lévescault. Ils réclament chacun un couteau à l'aubergiste. Celui-ci, poliment, leur demande : « Vous n'avez pas couché loin d'ici, messieurs ?
— Nous avons marché toute la nuit », lui répond-t'on.
Ils mangent copieusement et boivent un café, puis le pousse-café.
Ayant été informé que les individus recherchés étaient dans la région, le brigadier de la gendarmerie de Sauzé, Henri Surpas, commence des recherches et se rend à l'auberge du sieur Desse. Il trouve les deux hommes assis près du feu. Ils venaient de faire un copieux repas et discutaient avec l'aubergiste.
Surpas demande à l'un d'où provient le sang dont sont imbibés ses vêtements. D'un saignement de nez, lui répond-t'on. A l'autre, où était sa casquette ? Étant en ribote la veille, il l'a perdue. Aussitôt, l'agent les arrête et les fouille, trouvant dans leurs vêtements la somme de 168 francs. Ils ont chacun, en outre, une montre en argent et un couteau.
Le brigadier les emmène à la gendarmerie de Sauzé-Vaussais. C'est sur ce qu'arrive Gauthier, parti de Civray à cheval, souvenez-vous. Celui-ci récupère criminels pour les conduire à la prison de Civray.
« Que faites-vous ici à cette heure ?
— Nous sommes des voyageurs, lui répond-on, qui voulons prendre le premier train qui part pour Niort.
— Il n'y a de train pour Niort qu'à 5 heures du matin. Comment vous êtes-vous introduit dans la gare ?
— Par cette porte. »
L'un des deux lui montre une porte, que Dumoulin va vérifier. Ce dernier leur dit :
« Elle est fermée, vous n'êtes pas entré par cette porte. Dépêchez-vous de sortir !
— Nous sommes des conscrits un peu en ribote, mais nous ne sommes pas de malhonnêtes gens. »
Il s'approche du contrôleur, la main dans son patelot. Ce dernier dit : « Ne vous approchez pas et sortez ! » Finalement, il conduit les deux hommes à la sortie de la gare en leur disant : « Vous êtes dans une bien vilaine tenue pour prendre le train ! » Les deux individus prennent la direction de Sauzé.
Dumoulin est interpellé une heure plus tard par Gauthier, maréchal des logis à Civray, qui lui donne le signalement des deux hommes et lui demande s'ils sont venus à la gare. Effectivement, et le gendarme lui dit : « Ce sont deux assassins qui ont tenté d'assassiner un homme. Savez-vous la direction qu'ils ont prise ? » Tandis que le militaire et le contrôleur échange leur rôle, pour ne pas donner l'éveil aux coupables, Dumoulin se rend dans les auberges voisines pour prendre des renseignements.
Peu de temps après, Gauthier, accompagné d'un gendarme, galope en direction de Sauzé.
Il fait à peine jour et les deux malfaiteurs arrivent à l'auberge de Pierre Desse, aux Brousses, sur la commune de Mairé-Lévescault. Ils réclament chacun un couteau à l'aubergiste. Celui-ci, poliment, leur demande : « Vous n'avez pas couché loin d'ici, messieurs ?
— Nous avons marché toute la nuit », lui répond-t'on.
Ils mangent copieusement et boivent un café, puis le pousse-café.
Ayant été informé que les individus recherchés étaient dans la région, le brigadier de la gendarmerie de Sauzé, Henri Surpas, commence des recherches et se rend à l'auberge du sieur Desse. Il trouve les deux hommes assis près du feu. Ils venaient de faire un copieux repas et discutaient avec l'aubergiste.
Surpas demande à l'un d'où provient le sang dont sont imbibés ses vêtements. D'un saignement de nez, lui répond-t'on. A l'autre, où était sa casquette ? Étant en ribote la veille, il l'a perdue. Aussitôt, l'agent les arrête et les fouille, trouvant dans leurs vêtements la somme de 168 francs. Ils ont chacun, en outre, une montre en argent et un couteau.
Le brigadier les emmène à la gendarmerie de Sauzé-Vaussais. C'est sur ce qu'arrive Gauthier, parti de Civray à cheval, souvenez-vous. Celui-ci récupère criminels pour les conduire à la prison de Civray.
L'Avenir de la Vienne 22 décembre 1877 |
Au moment de leur arrestation, leurs vêtements sont encore souillés de sang et portent sur eux les traces laissées dans la lutte par Degorce. Porée, qui est sans coiffure, avoue être celui qui a perdu la casquette. Le couteau de l'agression appartiendrait à Blondel.
On trouve sur eux 80 francs, somme qui correspond à ce qu'on a volé à Degorce.
Ils commencent par prétendre qu'il se se sont fait agressés et qu'ils se sont défendus. Finalement, ils reconnaissent être les auteurs de l'agression.
Degorce a survécu à ses blessures. Mais sa santé est des plus déplorables.
Les criminels.
Auguste-René Blondel, dit Laroche, 18 ans, est né le 25 août 1859 à la Pouëze (Maine-et-Loire), de Caroline Blondel, marchande ambulante. Taille moyenne, teint pâle, cheveux blonds et assez longs. Il appartient à une famille de bijoutiers ambulants, d'une aisance relative. Sa grand-mère, la veuve Blondel, est bijoutière au Blanc (petit-fils qu'elle a perdu de vue des années auparavant). Il a été élevé dans des lycées et collèges, et ses maîtres sont unanimes à dire qu'il est intelligent, mais de mauvaises mœurs (il a vécu, d'octobre 1868 à novembre 1870 chez la femme Gonnet, qui demeurait Grande Rue, à la Charité-sur-Loire — pendant qu'elle l'avait à sa garde, le garçon était très léger de caractère, taquin, dissipé, ne tenant aucun compte des conseils qu'on lui donnait, il était assez intelligent et avait de très mauvais principes). Cependant, s'il sait un peu lire, il ne sait écrire. Placé en dernier lieu à Orléans, il s'est évadé du collège pour commencer sa vie errante et vagabonde. Il ne tarde pas à être traduit devant le tribunal correctionnel : il est condamné par le tribunal de Bergerac, pour vol, le 16 février 1876, à 1 mois d'emprisonnement, et pour vagabondage et mendicité, le 21 octobre 1876, par la cour d'appel de Poitiers (2 mois d'emprisonnement). Enfin, il fut condamné pour vol à 4 mois d'emprisonnement, par le tribunal de Saint-Jean-d'Angély. Sa mère, dépassée, lui remet 50 francs, et il s'éloigne. Lors de l'instruction, ses parents seront vainement recherchés par le procureur de Civray, à Nontron, à Nantes et à Rennes. Plusieurs autres chef-lieu d'arrondissement seront questionnés sur sa famille et son origine (au Blanc, où l'on retrouve sa grand-mère maternelle, mais également à Argenton, à Bordeaux, à Libourne, à Périgueux, à Bourges, etc. — on voit à l'épaisseur des courriers du procureur la difficulté de l'époque pour retrouver les antécédents judiciaires d'un homme. Le partage et internet nous ont grandement facilité la vie de ce côté là !).
Il rencontre son complice au Cirque Méridional à Libourne, où ils sont employés comme garçons d'écurie et acrobates. Marin-Félix Porée, 20 ans, est né le 21 mars 1857 à la Guerche (Ille-et-Vilaine), fils de Marin et de Véronique Jeanne Marie Charpentier. Taille un peu moins élevée que son complice, teint assez foncé, chevelure noire. Tôt orphelin, on s'est intéressé à lui à cause de son intelligence. Cependant, d'esprit vagabond, il s'enfuit des maîtres qui l'avait sous leur autorité, n'ayant appris ni à lire, ni à écrire.
Comme son complice, il n'avait pas tardé à s'asseoir sur les bancs de la police correctionnelle. Il a été condamné plusieurs fois, d'abord, le 10 décembre 1873, à Château-Gontier (3 jours d'emprisonnement pour mendicité en réunion), puis le 25 septembre 1875 à Laval (un mois d'emprisonnement pour coups, blessure et vagabondage), et enfin le 6 mai 1876, en la même ville (3 trois d'emprisonnement pour vol).
Il semble qu'ils soient mêlés à une série de vols dans la région civraisienne, en fin d'année 1877, pour lesquels, de prime abord, ils ne sont pas inquiétés, faute d'éléments de preuve. Il est clair qu'ils ne peuvent vivre que de mendicité. On se souvient d'eux, par exemple, à la Rochefoucauld, mais il se font plutôt remarquer, les 16 et 17 décembre, dans une auberge à Confolens (celle du sieur Perraud à Saint-Barthélémy, plus précisément), où, dans une même journée, ils dépensent au moins 24 francs. Ils disent venir de Chabanais, pour rejoindre leur cirque à Niort. En quittant l'auberge, le 17 vers 2 ou 3 heures de l'après-midi, ils disent à la femme Perraud de leur garde un lit pour les 12 janvier, jour de foire.
Dans cette même journée, ils arrivent à Pressac. Dans l'auberge qui les accueille, ils se prétendent frères, et y commettent des vols. L'aubergiste s'en aperçoit et s'en émeut, et les apercevant, interpelle Blondel, qui dit : "C'est mon frère Porée, il se sauve. Mais si vous voulez, je vais le rattraper !". Il court, rejoint son prétendu frère, et se sauve avec lui.
Ils franchissent le Clain, large de 4 m, et arrivent dans une ferme, dans la commune de Pleuville, où, sous prétexte d'allumer leur pipe, ils entrent sans gêne. La fermière, importunée par les importuns, va chercher son mari, le sieur Michelet. Les malfrats profitent de l'absence momentanée des maîtres de maison pour voler une montre en argent, et se sauvent.
Ils arrivent à Mauprévoir, aperçoivent deux pantalons étendus sur une haie (qui appartiennent aux sieurs Lauradour, père et fils), s'en emparent et vont se cacher dans les bois voisins.
Le 18 décembre, vers 6 heures du soir, ils quittent les bois, et atteignent à Savigné, au lieu-dit "le Trou du Chaffaud", à 5 km de Civray. Se dissimulant dans un ravin, près d'une route ils aperçoivent un homme à pied. Il s'agit de Jean Pasquet, vieillard de 63 ans, qui revient du marché de Civray (il a vendu du blé à Pierre Lagarde, minotier à Dalidant de Saint-Pierre-d'Exideuil, moyennant une avance de 100 francs). Ils lui sautent dessus. Blondel lui donne un coup de poing et le renverse, tandis que son complice maintient le malheureux au sol. Ils le délestent de 106 francs (un billet de 50 frcs, 5 pièces de 5 frcs et 31 francs en menue monnaie), laissent leur victime se relever, puis s'éloignent. Craignant qu'ils ne reviennent sur leurs pas pour finir une triste besogne, Pasquet prend à travers champs pour se rendre chez lui. Les deux malfaiteurs se partagent la menue monnaie.
Quelques instants après, sur cette même route, il aperçoivent une voiture qui arrivent dans leur direction. Le conducteur, ayant aperçu l'attitude agressive des deux hommes qui viennent vers lui, quitte sa limousine, puis ramasse 5 ou six gros cailloux sur un mètre de pierres qui se situent à côté de lui. Il place les pierres sur sa charrette, en garde deux autres dans les mains, et attends. Ce que voyant, les malfrats s'arrêtent, le toisent, puis renoncent à leur projet. Ils croisent la voiture sans mot dire.
Ils se rendent dans une auberge voisine, celle de Charles Rouffault, à Savigné, où ils prennent un café, demandent 1/2 litre d'eau-de-vie, une livre de sucre, et se font un punch. Les jambes toutes mouillées d'avoir eu à traverser le Clain, ils se sèchent auprès du feu (l'aubergiste s'interroge sur leurs vêtements, ils lui disent qu'un paysan leur à donner mauvaise indication, qu'ils se sont perdus dans des chemins de traverse et qu'ils ont franchi un ruisseau de 4 m de large). Ils changent le billet de 50 francs volé plus tôt, se partagent la somme et donnent au fils de l'aubergiste un franc pour le change, qui est allé chercher cette monnaie chez le forgeron. Avant de quitter l'établissement, ils annoncent à l'aubergiste qu'ils se rendent à Angoulême, pour déjouer d'éventuelles poursuites, puis prennent la route de Niort. Ils vont se placer en embuscade pour y attendre une nouvelle victime. Là, Blondel dit : "Il me faut d'autre argent", puis il tire son couteau en disant : "Ce soir, il faut que j'en tue un". Son complice répond seulement : "Comme tu voudras". Puis ils se cachent dans le fossé du chemin. Ils attendent. Le malheureux Degorce arrive...
Le Procès.
Le procès se déroule les 20 et 21 février 1878.
Degorce, d'après le docteur Maltête, de Charroux, qui le suit, a guéri de ses blessures vers la fin du mois de janvier. L'autre jour, cependant, après avoir chauffé au four à pains, il éprouve un net refroidissement, à la suite duquel se déclare une pneumonie droite, et, depuis le 31 janvier, il reste alité. On s'interroge, pour la suite du procès, car sa santé se dégrade. Toutefois, le médecin précise que cette maladie n'est pas consécutive de ses blessures et semble tout à fait accidentelle. En effet, si jamais Louis Degorce vient à mourir et qu'on estime que c'est consécutif à son agression, la guillotine n'est pas très loin pour les deux lascars (l'état de la victime va probablement s'aggraver davantage, car il meurt le 15 avril 1879, chez lui, à Payroux, à l'âge de 40 ans).
Les témoins du procès sont :
- Louis Degorce, cultivateur à la Groie de Payroux, par lecture de sa déposition (étant alité).
- Jean Brouillet, propriétaire au Tardy de Savigné.
- docteur Autellet, docteur-médecin à Civray, appelé à examiner Degorce après l'attaque.
- Gauthier, maréchal des logis à Civray.
- Jean Mesmin, marchand de chaux à Charroux.
- Jean Pasquet, 63 ans, cultivateur à Chez Ligor de la Chapelle-Bâton.
- Pierre Lagarde, 52 ans, meunier à Dalidant de Saint-Pierre-d'Exideuil.
- Charles Rouffault, aubergiste à Savigné.
- Pierre Caillé, cultivateur à Rochemeaux, commune de Charroux.
- Louis Louradour, 59 ans, propriétaire à Chez Rateau de Mauprévoir.
- Pierre Dumoulin, contrôleur du chemin de fer à la gare de Civray, lors de l'attaque, qui sera muté à Rochefort lors du procès.
- Henri Surpas, brigadier de gendarmerie à Sauzé-Vaussais.
- Pierre Desse, aubergiste aux Brousse, à Mairé-Lévescault.
Les accusés reconnaissent les faits, mais se disputent entre eux sur l'initiative des crimes, laquelle ils s'attribuent l'un à l'autre.
Après le réquisitoire de maître Sergent, avocat général, et les plaidoiries de maître Wolf, pour Blondel, et de maître Valette pour Porée, le jury délibère puis rapporte un verdict affirmatif, avec admission de circonstances atténuantes.
Blondel est condamné aux travaux forcés à perpétuité.
Porée à 20 ans de travaux forcés et 20 ans de surveillance.
Les condamnés ne manifestent aucune émotion en entendant le jugement. Ils remercient leurs avocats et quittent la salle d'audience le sourire aux lèvres.
La Nouvelle-Calédonie.
Blondel et Porée commencent leur peine le 26 février 1878 et sont transférés tous les deux en Nouvelle-Calédonie, où ils arrivent par la Loire le 25 octobre 1878. Leur dossier de bagne ne les présentent pas sous un bon jour : sans profession (il est ajouté acrobates), il sont dit vivre dans l'oisiveté, appartenant à la population rurale et aptes au travail. De plus, ils ne présente aucun moyen d'existence et ont un degré d'instruction nulle. Ils sont précisés catholiques. Lorsqu'ils arrivent au bagne, Porée est présenté comme ayant joué un rôle moins violent et ayant fait des aveux plus francs que son acolyte. Blondel, en revanche, est présenté comme particulièrement fort, agile et dangereux.
Porée s'évade deux fois :
Blondel, lui, refuse le travail après sommations. Il est condamné, par jugement du 2e tribunal maritime spécial de la Nouvelle-Calédonie, rendu le 14 avril 1891, à 20 mois de réclusion cellulaire. Sa peine est entamée le 16 suivant. Il s'évade de La Foa le 23 septembre 1895, pour être réintégré le même jour. Par jugement du 12 novembre suivant, il est acquitté de sa tentative d'évasion.
Porée, lui, est libéré le 28 février 1898, et commence sa période de surveillance de 20 ans.
Blondel avait encore fait parlé de lui. Peu après la libération de son ancien acolyte, il s'évade trois fois :
Son ancien acolyte, Porée, était mort le 11 août 1909, à 12h30 du matin, à l'Île-Nou.
La Nouvelle-Calédonie.
Blondel et Porée commencent leur peine le 26 février 1878 et sont transférés tous les deux en Nouvelle-Calédonie, où ils arrivent par la Loire le 25 octobre 1878. Leur dossier de bagne ne les présentent pas sous un bon jour : sans profession (il est ajouté acrobates), il sont dit vivre dans l'oisiveté, appartenant à la population rurale et aptes au travail. De plus, ils ne présente aucun moyen d'existence et ont un degré d'instruction nulle. Ils sont précisés catholiques. Lorsqu'ils arrivent au bagne, Porée est présenté comme ayant joué un rôle moins violent et ayant fait des aveux plus francs que son acolyte. Blondel, en revanche, est présenté comme particulièrement fort, agile et dangereux.
Porée s'évade deux fois :
- une première fois, le 1er décembre 1885, de Houaïlou. Il est repris le 3 dudit mois à Bourail.
- de ce dernier lieu, le 14 mars 1887, et repris à Nessadiou le lendemain.
Blondel, lui, refuse le travail après sommations. Il est condamné, par jugement du 2e tribunal maritime spécial de la Nouvelle-Calédonie, rendu le 14 avril 1891, à 20 mois de réclusion cellulaire. Sa peine est entamée le 16 suivant. Il s'évade de La Foa le 23 septembre 1895, pour être réintégré le même jour. Par jugement du 12 novembre suivant, il est acquitté de sa tentative d'évasion.
Porée, lui, est libéré le 28 février 1898, et commence sa période de surveillance de 20 ans.
Blondel avait encore fait parlé de lui. Peu après la libération de son ancien acolyte, il s'évade trois fois :
- le 15 avril 1898, de Bourail, repris le 18 suivant à Moindou (3 jours d'absence),
- puis de Poya le 7 mai 1901 pour être repris le 11 à Bourail (4 jours d'absence),
- et enfin de Mont-Dore le 4 juin 1901, repris le 19 suivant à la Foa.
Son ancien acolyte, Porée, était mort le 11 août 1909, à 12h30 du matin, à l'Île-Nou.
Sources :
- Archives départementales de la Vienne (2 U 1703).
- Dossiers de bagne de Porée et de Blondel (FR ANOM COL H 737 et 1344), par le Fil d'Ariane.
- L'Avenir de la Vienne, éditions des vendredi 22 et samedi 23 février 1878.
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