dimanche 3 novembre 2013

La double noyade de 1904

Le vendredi 16 décembre, vers 6 heures du soir, MM. Roy, gendarme retraité, Naud et Lacheteau, chargeaient du bois sur un bateau.

Ils vérifièrent que tout allait bien, puis montèrent sur le bateau. Quand bien même, le bateau n'était pas très solide, et le chargement était probablement trop important. Alors que l'embarcation atteignait un tronçon profond (4 mètres) de la Charente, l'eau commença à s'y engouffrer, s'enfonçant peu à peu, et les malheureux n'eurent d'autre choix que de sauter à l'eau.

M. Roy, qui ne savait pas nager, mais il put, au moyen d'un très long morceau de bois, regagner la rive, distante de 7 à 8 mètres. Les voisins, alertés par M. Pingaud qui lui-même avait été averti par les cris des sinistrés, aidèrent au premier secours du vieil homme. Il fut conduit chez lui, après qu'on ait vérifié que tout allait bien.

Ces deux compagnons, cependant, n'étaient pas réapparu à la surface. Il ne fallut pas plus de 10 minutes à deux braves citoyens, M. Provost, maréchal, et Fombelle, jardinier, pour chercher un bateau et atteindre l'endroit où l'embarcation avait coulé. Après de nombreux efforts, ils ne tardèrent pas à retrouver les corps sans connaissance des deux compères, qui ne purent être réanimés. Détail étonnant : Lacheteau était un excellent nageur. Il avait quitté sa blouse pour lui permettre d'avoir des mouvements plus libres.

Le Petit Parisien,
19 décembre 1904
On fit transporter les deux corps sur un brancard jusqu'au domicile du père Roy.

Pierre Naud, 42 ans, laissait 5 fillettes, et Lacheteau, 25 ans, 2 enfants en bas âge. Ils étaient tous deux des journaliers du village du Mât, et on ne peut juger du désespoir qui frappa aussi soudainement les familles. Le fait divers fut même rapporté le lendemain, dans les colonnes du Petit Parisien.



Sources :
  • L'Avenir de la Vienne, 18 décembre 1904,
  • Le Petit Parisien, 18 décembre 1904.

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