Savigné fut particulièrement touché par la peur du loup en cet hiver 1896-1897. Déjà, en revenant de la foire de Champagné-Mouton, le 12 novembre, monsieur D., du Breuil-Margot, vit son troupeau de mouton attaqué par les loups. Les tentatives pour les faire fuir ayant été inutiles, celui-ci s'obligea à s'arrêter dans une ferme voisine et attendre le jour pour rejoindre son domicile (La Semaine, 15 novembre 1896).
Cet hiver, donc, s'annonçait dur.
Mercredi 6 janvier. Exacerbés par l'invasion, une quarantaine de chasseurs de Civray organisaient une battue, avec le concours de M. Laurens de la Besge, un des principaux veneurs du département, et ses piqueurs, vers 9 h 30 du matin : trois loups furent rabattus dans le bois des Dames, mais, insuccès de l'entreprise, seule la piste d'une jeune louve a été retrouvée, qui fut abattue par messieurs Martron et Vallade fils et (Avenir de la Vienne, 9 et 11-12 janvier 1897).
La traque faillit tourner au drame cependant : Jules Portejoie, sympathique adjoint, reçut quelques grains de chevrotine dans la cuisse.
Quelques cm plus haut...
La traque faillit tourner au drame cependant : Jules Portejoie, sympathique adjoint, reçut quelques grains de chevrotine dans la cuisse.
Quelques cm plus haut...
Devant ce succès certes mitigé, M. le comte de la Besge promit de refaire une battue.
Après l'invasion des loups, on vit certes le printemps, dans lequel on eut droit aux cas de chiens hydrophobes. Tiens, on apprenait, mercredi 31 mars, tandis que la presse poitevine s'émouvait du sort d'un pauvre fonctionnaire français, tué et mangé par des indigènes quelque part dans les terres en Côte d'Ivoire, qu'un chien enragé parcourait une partie de la commune de Savigné, signalé à la Coratière et aux Pigeries, poursuivi par des cultivateurs sans pour autant être arrêté (La semaine, 4 avril 1897). La semaine suivante, plusieurs cas de rage furent signalés dans la région. Le pauvre M. Jean Bertrand, de la Chapelle-Bâton, dût faire abattre son chien, mordu. Une semaine de plus, et on en signalait encore un, qui, après avoir mordu plusieurs de ses congénères à Charroux et dans les environs, fut blessé par plusieurs coups de fusil au village de Chez Chauveau, puis achevé à coups de bâtons et de pioches (La semaine, 18 avril 1897).
Alors qu'on se sentait tirer d'affaire, voilà que les habitants du bourg, après avoir subi une gelée du 6 au 7 mai, furent, peu après, réveillés en sursaut par des cris de chiens inhabituels. Quelle n'était pas leur surprise, en découvrant, parmi la volaille, quelques canus lupus cherchant pitance. Les bêtes, surprises elles aussi, se sauvèrent sitôt découvertes (La Semaine, 16 mai 1897).
Un mois plus tard, ce fut la ferme de la femme Gabriaud , au Breuil-Margot, qui fut attaquée : les portes des toits à bestiaux détruites, 3 moutons et 2 chèvres étranglés, tandis qu'on repérait, dans la même nuit, cette bande de loups à Lizac (La semaine, 13 juin 1897).
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