dimanche 20 octobre 2013

L'épicerie de l'Érable

Je prolonge ici le petit article sur le livre de photos de Gérard Simmat, Mémoires d'hier, à la manière d'un cross-over, car il évoque le petit village de Savigné, plus exactement l'un des commerces ayant existé sur la commune au début du XXe siècle. La photo que l'auteur propose (voir ci-dessous) me propose à moi, qui connaît ce bâtiment, de remonter le cours du temps :


Situation de l'épicerie
L'auteur mentionne que "le hameau est, par définition, un petit groupe isolé d'habitations rurales. l'épicerie du hameau devait en réalité vendre tout l'indispensable aux gens des alentours pour leur éviter d'aller trop souvent jusqu'au bourg voisin, distant de plusieurs kilomètres. Ici, à l'Érable, sur la commune de Saint-Gaudent, près de Savigné, dans le canton de Civray, la maison Sauzeau, sur la route principale, faisait office d'épicerie, mercerie, quincaillerie, café, vente de vins, de bières, de liqueurs, d'eau-de-vie, vente de de vaisselle, d'articles de chasse, d'articles de pêche, de bureau de tabacs, de bureau des contributions indirectes, etc. Pousser la porte devait apporter bien d'autres surprises !"

Le texte contient une erreur, dans le sens où la maison Sauzeau se tenait à l'Érable, non pas sur la commune de Saint-Gaudent, mais sur celle de Savigné. De plus, elle se trouvait à quelques centaines de mètres de l'église, du bourg et du centre névralgique de Savigné, le hameau de l'Érable en constituant un prolongement limitrophe.

Louis Sauzeau était le fils de Sylvain et de Jeanne Rogeon, et naquit le 1er septembre 1840 dans sa commune, et était cultivateur au village de Champagné-Lureau lorsqu'il épousa, le 25 janvier 1869, Jeanne Fergé, fille de Jacques et de Marie Tillet. Absente à l'Érable au recensement de 1881, la famille Sauzeau (parfois orthographié Sozeau), apparaît successivement en 1886, 1891, 1896, 1901 et 1906 (Archives Départementales de la Vienne) :
  • en 1886, Louis Sauzeau était épicier, et sa femme Jeanne Fergé ménagère, et vivaient avec eux Marie (13 ans), Louis (11 ans), Constant (9 ans), Armantine (7 ans) et Henri (1 an).
  • cinq ans plus tard, Louis était receveur buraliste et sa fille aînée, Marie, était épicière.
  • en 1896, Louis Suzeau était négociant.
  • et enfin en 1901 et 1906, Louis Sauzeau était de nouveau receveur buraliste.
Vers 1910, lui succéda le sieur Pierre Thomas. Cette carte postale, extraite d'un livre de Gérard Simmat, montre la légère évolution de la boutique (il est épicier en 1911) :

carte postale extraite d'un livre de Gérard Simmat

Pierre Thomas, né le 5 août 1874 à Peussicot, commune de Genouillé, était le fils de Jean Thomas et d'Annette Arnaud, cultivateurs. Il était valet de chambre à Paris, rue d'Anjou, lorsqu'il épousa, le 2 avril 1902, à Vivonne, Louise Moreau, cuisinière à Paris, place de la Concorde, fille de Paul Moreau et de Radégonde Desbouchages.

Enfin, dans les années 20, on retrouve le sieur Vignaud, qui conserva les locaux, comme nous l'a montré Gloria, il y a de quelques années, sur cette photo présentant une partie de sa famille :


Carte postale personnelle de Gloria, que je remercie chaleureusement

Plus proche de nous, l'épicerie Vignaud se déplacera un peu plus près du bourg, dans la rue marchande de Savigné (la Grand'Rue). Autant que je me souvienne, le bâtiment de l'épicerie Sauzeau était un bar/café, puis on y vendit des tissus et des vêtements.

Depuis quelques années, le bâtiment a été converti en habitation :

Photo prise il y a quelques semaines

Comme dans toutes petites communes rurales, les commerces de proximité à Savigné ont peu à peu disparu. La zone commerciale, située entre Savigné et Civray (à 500 m à l'Ouest de l'épicierie Sauzeau), s'est quant à elle développé parallèlement à ces disparitions.




Remerciements à Gloria, Valérie ainsi qu'à Gérard Simmat pour les extraits de ses livres.

4 commentaires:

  1. Ah ça me fait plaisir d'avoir l'histoire de cette épicerie ! Je vais préparer un écho à cet article ! Merci Sébastien !

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  2. comme quoi nos petites réunions ont du bon ! Bravo pour cet article qui réunit une belle collection d'images !

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  3. Vraiment dommage que la devanture n'existe plus.
    Comme dit Gloria, les réunions ont du bon :)

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