lundi 27 novembre 2017

L'aptonyme du Tan

Le recensement de 1901 signale la présence du minotier Jean Minot au moulin du Tan :

AD86 en ligne, Recensement de Savigné de 1901, v. 28/30

Voyons voir cet individu appartenant à une famille phare de la commune.


Jean Minot est né le 20 août 1844 à Savigné, de Joseph et de Marie Debenest. Il est propriétaire à Pleuville (Charente), au village du Masdieu, lorsqu'il y épouse, le 9 mai 1870, Marie-Henriette Joséphine Maupoux, fille de Joseph et d'Henriette Bouyer.


C'est avec une légère surprise teintée d'une certaine ironie que je découvre cette épouse, descendante directe du fratricide de Loing, le sieur Adrien Buchey (qui est l'arrière-arrière-grand-père d'Henriette Bouyer).


Au Masdieu, Marie Maupoux donne naissance à deux enfants :

  • Marie, née le 21 mars 1871.
  • et Jean-Joseph, né le 20 mars 1873.
Le couple a la douleur de perdre leur fils le 30 juillet 1873, âgé de 4 mois.

Suite à cet événement, nous retrouvons cette famille au village de Châteauneuf, sur la commune d'Asnois, dans la Vienne, où naît Jean-Joseph Albert, le 3 juin 1874. Sur les recensements de 1876, Marie n'est pas là : elle apparaît chez ses grands-parents Maupoux, au Masdieu de Pleuville, sous le prénom d'Antoinette.

En 1881, la famille vit au village de la Petite-Gorce tout proche, où Jean Minot est dit fermier. Cette même année, Albert est signalé sur un deuxième recensement, celui de Pleuville, chez les Maupoux.

En 1886, Henriette Bouyer rejoint sa fille et son gendre. De plus, cette fois-ci, la famille comprend Antoinette et Albert.

AD86 en ligne, Recensement d'Asnois de 1886, v.10/12

Marie Maupoux donne naissance à une fille tardive : Marie-Joséphine Jeanne, le 11 mars 1890. Le couple et sa dernière fille sont recensés sur la commune voisine de Charroux, au lieu-dit Rochepinard, en 1891, puis Place Belle-Croix en 1896, où Jean Minot est devenu représentant de commerce.

Jean-Joseph Albert Minot, est employé des contributions indirectes à Charroux lors du tirage au sort de sa classe 1894 (il vit avec ses parents). Appelé au service, il intègre le 77e RI le 16 novembre 1895 en qualité de soldat de 2e classe. Il passe à la 20e section de secrétaire d'état-major et du renseignement à Tours le 23 septembre 1896 et est nommé caporal le 8 octobre 1897. Envoyé dans la disponibilité le 17 septembre 1898 avec certificat de bonne conduite accordé, il est classé dans la non-disponibilité comme commis des contributions indirectes à Châtellerault le 11 mai 1899. Nommé à Auxerre, il épouse, le 24 octobre 1900, à Saint-Florentin, Marthe-Augustine Fortier-Lajeunesse, fille de Félix Anatole, receveur des contributions indirectes, et d'Élisabeth Galley. Appelé commis principal à Lille et enfin à Rodez le 1er juin 1908, il est contrôleur à Libourne le 7 juillet 1917. Il est par la suite nommé contrôleur de 1re classe à Strasbourg du 9 février 1920 au 23 octobre 1922.
Jean-Joseph Albert Minot est décédé le 15 janvier 1958 à la Rochelle.

Lors du mariage de leur fils, en 1900, Jean Minot et son épouse vivent alors à Savigné. Comme le souligne le recensement de 1901 cité en tête de cet article, il est minotier au Tan et a pris en charge son père, alors âgé de 80 ans — Joseph Minot est veuf de Marie Debenest depuis 54 ans, notons-le. Le vieillard meurt chez lui le 10 mars 1904 et Jean Minot quitte le moulin à ce moment-là, laissant la place d'usinier au sieur Forestier.

A noter que leur servante, Annette Degout, sert le couple depuis au moins 1891 (lors du passage à Rochepinard de Charroux).

AD86 en ligne,
L'Avenir de la Vienne,
édition des 5 et 6 avril 1915
Jean Minot redevient représentant de commerce et le couple s'installe dans le bourg de Savigné, en 1906, puis au village de Chez Rantonneau en 1911.

Des nouvelles de Jeanne, la pauvrette. Elle est employée des postes à Vouneuil-sur-Vienne, lorsqu'elle meurt brutalement, célibataire, le 3 avril 1915 à Chez-Rantonneau, lors d'une visite de Pâques chez ses parents.
Jean Minot est décédé le 9 juin 1916 au même village.

Parcours reconstitué de Jean Minot :
  • 1870/1873 - Propriétaire au Masdieu à Pleuville (Charente).
  • 1874/1876 - Propriétaire à Châteauneuf, commune d'Asnois (Vienne).
  • 1881/1890 - Propriétaire à la Petite-Gorce d'Asnois (Vienne).
  • 1891 - sans profession à Rochepinard de Charroux (Vienne).
  • 1896 - Représentant de commerce résidant à la Place Belle-Croix dans le bourg de Charroux (Vienne).
  • 1900/1904 - Minotier au moulin du Tan, à Savigné (Vienne).
  • 1906 - Représentant de commerce au bourg de Savigné (Vienne).
  • 1911/1916 - Représentant puis voyageur de commerce à Chez-Rantonneau de Savigné (Vienne).

samedi 25 novembre 2017

Chicanes aux Âges


Un quinzaine d'années plus tard, M. Jean Boyer l'aîné, négociant résidant rue du commerce à Civray, est le propriétaire du moulin. Comme l'a fait son prédécesseur, l'ancien propriétaire Payramaure, Boyer envisage des réparations sur les chaussées du moulin, et envoie une pétition à la préfecture pour l'autorisation des travaux :

AD86, cote 7 S 20
10 août 1921, pétition de M. Boyer

Reçu en préfecture le 13 dudit mois, la pétition est transmise au service hydraulique du département de la Vienne le 18 suivant.

Après enquête, l'ingénieur subdivisionnaire Lafont, "considérant que le moulin des Âges n'est pas réglé, que ses chaussées ne sont pas en mauvais état, que quelques pierres seulement ne formant pas de longueur dépassant 0,60 m sont déplacées et que les travaux projetés consisteront à remettre ces pierres en place et en quelques travaux de rejointoiement", et "considérant que les travaux projetés n'auront pas pour effet de modifier le régime ancien des eaux ni d'augmenter le niveau de la retenue", autorise le pétitionnaire à entreprendre ses travaux, "à la condition que les pierres à replacer soient exactement au même niveau que celles voisines conservées de façon à ce qu'aucune surélévation ne soit apporté au niveau ancien de la retenue". Son rapport est signé le 23 août.

Une enquête publique est ouverte par arrêté préfectorale du 3 septembre. Un registre d'enquête est tenu à disposition du public du 15 septembre au 29 du même mois. A l'échéance de cette période, comme aucune observation ou réclamation n'a été présentée, le mairie donne un avis favorable au projet de travaux :

AD86, cote 7 S 20
15-29 septembre 1921, registre d'enquête

L'ingénieur en chef du service hydraulique de la Vienne, ayant reçu cet avis favorable, ne voit pas d'objection aux réparations : il donne son accord définitif par un rapport émis le 8 octobre. L'arrêté préfectoral est publié le 12 dudit mois.

En définitif, Boyer aura attendu 2 mois pour pouvoir commencer ces réparations.

Mais ces travaux ne vont pas plaire à tout le monde, en particulier Fernand Gourdonneau,  propriétaire qui se situe immédiatement en amont du moulin des Âges : le moulin du Tan.

Paul Fernand Gourdonneau est né le 2 septembre 1866 à Niort. Il est le fils de Jean Gourdonneau, natif de Persac, qui a été garde-moulin à la Mothe-Saint-Héray (1858), au moulin de Comporté à Niort (1862) puis minotier au Moulin-Neuf de Civray dès 1871. Jean Gourdonneau a épousé Marie Terceau en 1857, dont il a eu au moins, outre Paul Fernand, Jules, également meunier au Moulin-Neuf, et Joseph, boulanger.
Paul Fernand Gourdonneau est meunier au Moulin-Neuf, avec son père et son frère, dès 1892, date à laquelle il épouse Jeanne Clémence Eugénie Demon, fille de Pierre Hector et de Jeanne Célina Fombelle. Cette dernière est l'une des descendantes de Jean Fombelle, l'un des précédents meuniers du Tan. C'est probablement par héritage qu'il acquiert ce moulin (il est alors à la fois propriétaire des moulins du Tan et du Moulin-Neuf, qui encadrent immédiatement en amont et en aval celui des Âges).

Non, Fernand Gourdonneau n'est pas content et le fait savoir à la sous-préfecture.  Le moulin du Tan, en effet, toujours en activité, a été réglé par arrêtés préfectoraux des 6 mars 1863 et 22 octobre 1890, tandis que celui des Âges, situé en aval, n'a "jamais été légalement déterminé".  Vu que le moulin des Âges est au chômage depuis de longues années et que les chaussées et vannages — d'après Gourdonneau — "se trouvent en mauvais état, le libre écoulement de l'eau s'effectuait sans qu'aucune mesure réglementaire soit nécessaire".

Le sous-préfet écrit une pétition à la préfecture, le 7 mars 1922, pour repocher à Boyer les réparations effectués précédemment. Gourdonneau juge :
  • "que ces réparations ne semblent pas avoir été effectuées en respectant les droits de l'usinier supérieur"
  • "que notamment l'une des chaussées a été terminée à chacune de ses extrémités par un glacis qui s'oppose au libre écoulement de l'eau ; que par suite tout des réparations précitées que des réparations antérieures, il n'existe plus dans cette chaussée aucun déversoir".
  • "qu'une autre chaussée paraît avoir été légèrement surélevée au moyen d'une chape de ciment".
  • et "qu'enfin les vannages ont été rétablis à un niveau de beaucoup supérieur à celui des chaussées et s'opposant totalement à aucun écoulement d'eau par leur partie supérieure".
Gourdonneau se plaint donc de dommages importants sur son moulin du Tan. Il demande 1) "le dérasement de toutes parties des travaux effectués au moulin des Âges par le nouveau propriétaire M. Boyer", qui seraient reconnues susceptibles de s'opposer à l'écoulement normal des eaux et de "porter préjudice aux droits de l'usinier supérieur". Il réclame également 2) "le rétablissement d'un déversoir aux chaussées et l'apposition d'un repère déterminant la hauteur de retenue des eaux", 3) "le dérasement des vannages de décharge au niveau dudit repère", ainsi que 4) "les mesures provisoires destinées à assurer le libre écoulement des eaux, tant que le moulin des Âges demeurera au chômage".
Cette pétition est transmise le 20 mars à l'ingénieur ordinaire, puis à l'ingénieur en chef Lafond le 22 mars.

Pour l'administration, il est urgent de prendre le temps d'étudier ce cas.

À la suite de cette plainte, Lafond va visité le moulin des Âges. Il constate que le niveau ancien des chaussées a été conservé, mais qu'une partie enlevée de la chaussée a été reconstruite en glacis avec une pente se raccordant au niveau de la prairie en rive du fleuve : "cette pente", nous dit l'ingénieur, "ne gênait en rien le libre écoulement des eaux".

Toutefois, Boyer, "afin de ne pas avoir de chicanes avec son voisin", promet de faire réduire le glacis jusqu'au point où se trouvait l'année précédente le bord de son pré. Il fera également déraser toutes les vannes au niveau de la retenue. Après ces quelques menus travaux, force est de constater que les trois premiers points soulever par Gourdonneau ont reçu satisfaction.

Reste le 4e point. Comme le dit l'ingénieur, dans son rapport du 5 octobre 1922, l'administration n'a pas à intervenir dans cette affaire qui concerne les deux propriétaires. "M. Boyer", dit-il, "a parfaitement le droit de conserver les eaux dans son bief sans en faire usage. Si M. Gourdonneau se trouve lésé par le chômage du moulin des Âges, il lui est loisible de s'adresser aux tribunaux ordinaires pour réclamer à M. Boyer l'indemnité qu'il croit lui être dûe".

Gourdonneau n'est pas content, non vraiment pas. Il proteste directement sur le récépissé que lui remet le sous-préfet, suite au rapport de l'ingénieur Lafont :

Protestation de Gourdonneau, 9 octobre 1922
AD86, cote 7 S 20

Le 18 novembre, Lafont lui répète que les services hydrauliques ne peuvent, sans excès de pouvoir, "intervenir dans les différends qui peuvent exister entre deux usiniers si l'intérêt général n'est pas en jeu", citant Picard, traité des eaux, tome II, pages 36-37.
L'intérêt général n'est pas en jeu, ici, et "si M. Boyer nuit à M. Gourdonneau par le défaut de manœuvre de ses vannes, ce sont les tribunaux qui sont compétents pour régler la question des dommages et intérêts qui peuvent lui être dus".

Cette réponse est transmise au maire de Civray le 2 décembre suivant, et j'imagine qu'elle n'a guère plu au sieur Gourdonneau.

dimanche 19 novembre 2017

Le moulin du pharmacien


Un moulin est vivant. Il évolue en fonction des propriétaires et des exploitants, mais surtout au gré du fleuve. Pour cette raison, la période Peyramaure du moulin des Âges est passionnante.

Antoine Peyramaure, fils de Léonard et de Louise Pichon, est né vers 1838 à Payzac (Dordogne). Il s'installe comme pharmacien à Civray où il épouse, le 24 avril 1867, Marie-Éliza Mongin, fille de Jean-Baptiste Adolphe, négociant — qui possède le moulin des Âges, et de Françoise Zora Condamy, d'une famille venant de la région d'Angoulême. Il meurt le 30 janvier 1903 à Civray.

Début septembre 1884, Peyramaure est propriétaire du moulin. Il demande l'autorisation au Préfet pour réparer la chaussée du moulin — la chaussée concernée n'est pas précisée. Sa demande est reçu le 18 septembre et est transmise au service hydraulique des Ponts et Chaussées du département de la Vienne. L'ingénieur ordinaire, Goury du Roslan, transmets son rapport le 4 octobre suivant et conclut qu'"il n'y a aucune opposition à faire aux travaux projetés par le pétitionnaire, pourvu toutefois qu'ils n'apportent aucun obstacle au libre écoulement des eaux". Il ajoute toutefois que le moulin n'est pas réglé.

Plan du moulin des Âges, 4 octobre 1884
AD86, cote 7 S 20

Un arrêté préfectoral est établi le 9 octobre suivant qui autorise Peyramaure à exécuter les travaux. Les travaux sont contrôlés : un procès-verbal de récolement est établi par un conducteur des Ponts et Chaussées le 29 septembre 1885.

L'inactivité du moulin se ressent : il tombe en ruine. Peyramaure demande une nouvelle autorisation à refaire les vannes et quelques réparations aux chaussées, en date du 18 octobre 1894.

Pétition d'Antoine Peyramaure, 18 octobre 1894
AD86 - cote 7 S 20

Un nouvel extrait des plans du moulin précise la position des vannes à refaire :

Plan du moulin, 16 novembre 1894
AD86 - cote 7 S 20

Cette nouvelle demande va faire l'objet d'une visite par un conducteur des Ponts et Chaussées. Celui-ci indique "que la réfection du vannage ne portera que sur les vannes proprement dites et que les montants et le chapeau du vannage ne seront pas touchés". Il ajoute "que les réparations à la chaussée consisteront dans la mise en place de quelques pierres enlevées par les eaux et le comblement de vides occasionnant des voies d'eau".
Le moulin n'est toujours pas réglé. Le conducteur précise que "le vannage de décharge se compose de tois vannes mesurant respectivement 0,54 m, 0,57 m et 0,53 m, soit une largeur libre de 1,64 m et une hauteur de 1,46 m. Leur seuil est à 2,65 m en contre-bas du commencement du bajoyer en maçonnerie".
Il constate que ces vannes sont en très mauvais état. Comme aucune plainte n'a été déposé, il n'y a aucun inconvénient à procéder aux réparations envisagées. Il est demandé que les dimensions des vannes et le niveau de chaussée soient tout de même conservés.

De nouvelles réparations des chaussées, en raison des crues, sont demandées, suite à une pétition de Peyramaure en date du 15 mars 1897. Les travaux se font suivant un arrêté préfectoral du 28 avril 1897 et un procès verbal, établi le 30 avril 1898, indique que "les chaussées ont été réparées sans élever le niveau de la retenue et sans apporter aucun nouvel obstacle au libre écoulement des eaux".


Après la mort de Peyramaure, sa veuve fera une nouvelle demande de réparations sur les chaussées, par pétition du 30 août 1905.

Pétition de Mme Peyramaure, 30 août 1905
AD86 - cote 7 S 20

D'après ses déclarations, elle ne désire remettre en état que la chaussée bordant le canal d'amenée des eaux au moulin :

Plan du moulin, 18 septembre 1905
AD86 - cote 7 S 20


L'hiver précédent, les crues de la Charente ont provoquées quelques brèches de la partie supérieure de la chaussée. Aucune objection n'est prononcé sur ce projet de réparations, la demande de travaux est acceptée par arrêté préfectoral du 9 octobre 1905. Le maire de Savigné transmet cette autorisation au fermier de Mme Peyramaure, M. Gervais, le 18 octobre suivant :


Notification du maire de Savigné
AD86 - cote 7 S 20


Monsieur Gervais n'est autre que l'époux d'Eulalie Roux et le gendre de Louis Roux, ancien meunier des Âges — l'un des derniers représentants de l'ancienne famille exploitant le moulin.

dimanche 12 novembre 2017

Un Bourbonnais dans le Tan

Le recensement de 1906 signale la présence du meunier Jean-Baptiste Forestier au moulin du Tan :

AD86 en ligne, Savigné, Recensement de 1906 - v. 28/31

Gilbert Jean-Baptiste Forestier est né le 23 décembre 1855 à Saint-Gérand-de-Vaux (Allier) de Jacques Marie, meunier résidant au bourg de la commune, et d'Anne Varenne.

Son père est marchand de graines lorsqu'il épouse, le 6 juillet 1880, à Neuilly-le-Réal (Allier), Marie Orphelin, née le 27 septembre 1863 à Toulon-sur-Allier, fille de Charles et d'Anne Potret, métayers. Jean-Baptiste est alors dit réformé pour infirmités contractées hors des armées terre et mer, son congé ayant été délivré par la commission spéciale d'Orléans du 25 août 1876 (ayant participé au tirage au sort de la classe 1875 pour le canton de Moulins et comme jeune soldat devançant l'appel de sa classe, 1ère portion de la subdivision de Montluçon).

Lors du recensement de 1891 à Mont-l'Évêque, toute la famille est présentée, habitant rue de Meaux :

AD60 en ligne, Mont-l'Évêque, recensement de 1891, v. 7/16


1/ Charles-Marie (dit Jacques-Marie sur le recensement de 1891), est né le 24 juillet 1881 au moulin Conpied de la commune de Neuilly-le-Réal. Il est garde-moulin à Bègues - avec ses parents - lorsqu'il est enregistré sous le n° matricule 246, classe 1901, au bureau de recrutement de Moulins. Il est toutefois dispensé car aîné de 7 enfants (je n'en ai trouvé que 5). Incorporé à partir du 14 novembre 1902 au 37e régiment d'Artillerie, il est envoyé dans la disponibilité le 24 septembre 1903, avec certificat de bonne conduite accordé. Il vit par la suite à Giverny (Rouen) le 1er novembre 1903, puis chez M. Cailleaux à Gironville (Versailles) le 20 novembre 1904. Le 19 août 1906, il est à Melun, au hameau des 3 moulins, chez M. Gaudrille et le 31 mai 1908 à Montigny-sur-Loing. Enfin, il est à Beugnon le 27 décembre 1908 - en 1911, il est l'employé de Lucie veuve Darley, meunière dans la rue du Moulin. Rappelé à l'activité par décret du 1er août 1914, il incorpore le 15e régiment d'Artillerie de Campagne le 6 juin 1915 et meurt pour la France le 24 novembre 1916 des suites de ses blessures au poste de secours du groupe de Brancardiers de la 4e division d'Infanterie, à Estrées-Déniécourt (Somme). Son décès est transcrit dans les registres d'état-civil de Beugnon (Yonne) en date du 5 juillet 1917.

2/ Ernest Sébastien est né le 23 avril 1884 à Neuilly-le-Réal. Il vit à Savigné avec ses parents lorsqu'il s'engage volontairement pour 3 ans le 20 février 1905 à la mairie de Poitiers, pour le 14e régiment de dragons. Il arrive au corps le 22 février 1905, sous le grade de dragon de 2e classe. Nommé brigadier le 23 septembre 1905, il est envoyé dans la disponibilité le 20 décembre 1907, avec certificat de bonne conduite accordé. Le 22 janvier 1908, il vit à Vernie (Sarthe), puis à Paris, au n°65, rue Saint-Honoré, le 28 février 1910 et au n°74, rue François Miron, le 29 juillet 1911. Rappelé à l'activité par décret du 1er août 1914, il est militarisé dans le corps des gardiens de la paix et sergents de ville des communes des départements de la Seine, et laissé à la disposition du préfet de police. Il est maintenu dans son emploi par décision du 14 mars 1918. Il vit au n°7, boulevard du Palais, à Paris, le 1er août 1919 et est classé comme non disponible de la police municipale comme gardien de la paix à Paris du 24 octobre 1919. Il meurt le 27 mars 1929 à Villevaude (Seine-et-Marne).

3/ Marie-Agnès (mentionnée sur le recensement de 1906), est née le 3 octobre 1886 à Nevers, alors que son père est meunier résidant au n°100 rue Sainte-Vallière. Elle se marie le 2 octobre 1909 à Paris 1er, à Auguste Louis Marie Defourc, employé de commerce, né le 28 mai 1879 à Brest, fils de feu Paul-André et de Victorine Yvonne Estelle Landrin. Elle meurt le 10 novembre 1947 à Maisons-Alfort.

4/ Pierre Arthur (mentionné sur le recensement de 1906 comme employé par son père), né le 18 janvier 1888 à Saint-Pierre-le-Moûtier (Nièvre). Il est meunier à Avallon lorsqu'il est inscrit au registre matricule sous le n° 330, bureau d'Auxerre. Incorporé au 17e bataillon de Chasseurs à Pied, il arrive au corps le 1er octobre 1909, puis est envoyé dans la disponibilité le 24 septembre 1911, avec certificat de bonne conduite accordé. Le 8 décembre 1912, il habite au n°161 rue du Chevaleret, à Paris, 13e arrondissement. Rappelé, il intègre le 27e BCP et meurt pour la France des suites de blessures de guerre le 19 août 1914 à Schirmeck (Bas-Rhin). Son décès est transcrit sur les registres d'état-civil de Paris, 13e arrondisement, en date du 25 février 1921.

5/ Gilbert-Jean-Baptiste (mentionné sur le recensement de 1906 comme employé par son père), né le 7 mai 1891 au domicile de ses parents sis impasse Coquelet à Mont-l'Évêque (Oise), où son père est garde-moulin. Il est meunier à Saint-Florentin - avec ses parents - lorsqu'il est inscrit sous le n° 808 au registre matricule du bureau d'Auxerre. Incorporé au 37e régiment d'infanterie, il est maintenu sous les drapeaux par application de l'article  33 de la loi du 7 août 1913. Il meurt pour la France le 11 mai 1915 à Neuville-Saint-Vaast (Pas-de-Calais). Son décès est transcrit dans les registre d'état-civil de Saint-Florentin (Yonne).

Parcours reconstitué de Gilbert Jean-Baptiste Forestier :
  • 1880/1884 - moulin Conpied de Neuilly-le-Réal (Allier).
  • 1886 - n°100 rue Sainte-Vallière à Nevers (Nièvre).
  • 1888 - Saint-Pierre-le-Moûtier (Nièvre).
  • 1891 - Mont-l'Évêque (Oise).
  • 1901 - Bègues (Allier).
  • 1905/1906 - Le Tan de Savigné (Vienne).
  • 1908 - Ravières, commune d'Ancy-le-Franc (Yonne).
  • 1909-1911 - Faubourg Saint-Martin à Saint-Florentin (Yonne).