Aujourd’hui dernier jour de février mil sept cent quarante cinq, jour de dimanche, sur les dix heures du matin, au devant de la porte et principale entrée de l’église paroissiale de Savigné en Civray, à l’issue de la messe paroissiale d’icelle, célébrée par messire Pierre Borde, archiprêtre de Gençay et curé de la dite paroisse, moi, Adrien Buchey, notaire royal en la sénéchaussée et siège royal de Civray, demeurant au village du Chaffaud, susdite paroisse, à la requête de Pierre Moreau et consorts, collecteurs des tailles et autres impositions de la dite paroisse de Savigné, de la présente année mil sept cent quarante cinq, en vertu d’ordonnance sur requête de mon seigneur l’intendant de la généralité de Poitiers en date du vingt six janvier dernier, signé Berrier, portant ma commission et des assignations données en conséquence par Portejoie, sergent, aux propriétaires ci-après nommés, en date du vingt-quatrième jour du présent mois audit an, dûment contrôlé à Charroux le vingt six dudit mois par Perot, et du rapport de publication faite trois jours de dimanche consécutifs à la porte de l’église dudit Savigné par ledit Portejoie, sergent, en date du vingt et un du présent mois, dûment contrôlé audit Charroux le vingt trois dudit mois par Perot, par lequel il appert qu’il a été publié à haute et intelligible voix que les frais, profits, revenus et émoluments pendant tant par branches que par racines et autrement sans réserve des biens, savoir, François Moreau, laboureur à bras, tant pour l’exploit de Jean Bonnet que pour celui de Louis Daranlot au lieu de Champagné-Lureau, y demeurant susdite paroisse, de Jacques Mergault, journalier héritier de Jacques Bouyer pour son domaine dudit lieu de Champagné, de Vincent Provost, laboureur, demeurant au village de chez Dubois, paroisse de Saint-Clémentin, pour son domaine dudit Champagné-Lureau, susdite paroisse de Savigné, de Jean Vriet à cause de sa femme héritière de feu Pierre Thabault, pour leurs domaines abandonnés au village de Montazais, et ledit Vriet demeurant au village de la Martinière, le tout susdite paroisse de Savigné, de Jean Bert, meunier, demeurant au Moulin Minot, paroisse de Saint-Pierre-d’Exideuil, pour son bien vaquant de Montazais, l’héritier de feu François Moreau dit Montagnon, demeurant en qualité de domestique dans la maison du sieur Dupont, du bourg de Genouillé, fils mineur en très bas âge, pour son domaine du village de Villeneuve, d’Antoinette Thabault, demeurant à Malemort, paroisse dudit Savigné, pour son domaine de Montazais, plus le dit Jacques Mergault, héritier de feu Jacques Delafons, demeurant au lieu de la Seppe, où est situé le dit domaine abandonné, de Louis Denibault, charpentier, curateur au fils mineur de feu François Moreau, pour son domaine abandonné de la Groie, susdite paroisse, demeurant au village de Commenjard, paroisse de Romagne, de Marie Pautrot, veuve de feu Pierre Condacq, demeurant au bourg et paroisse de Saint-Romain, pour son domaine abandonné au village de Vergné, susdite paroisse, de Michel Bertrand, charpentier, demeurant au village de Valemfray, paroisse de Sommières, pour son domaine de la Chauffière, du sieur Jacques Imbert, sieur de la Touche, demeurant au bourg dudit Savigné, pour une borderie vaquante au village d’Épinoux, où demeuroit autrefois Goursaud, tous les domaines située en ladite paroisse, qui sont à bailler et livrer au bail au plus offrant et dernier enchérisseur, lesquels requête et ordonnance, rapport d’assignations, et proclamations, monts et demeures, en mains, pour y avoir recours en cas de besoin et enregistrant les dites proclamations, j’ai déclaré à tous en général des habitants, sortant de ladite messe paroissiale que les fruits, profits, revenus et émoluments pendant par branche que par racine, sans réserve des dits lieux sus-dénommés, ci-dessus de ladite paroisse de Savigné, sont à bailler et livrés au bail au plus offrant et dernier enchérisseur, pour l’année mil sept cent quarante cinq, à la charge d’en payer le prix dans les termes dûs à monsieur le receveur des tailles et en des dits collecteurs qui retiendront le montant des impositions des dits domaines la présente année et les frais et le sur-plus ci aucun est, remis aux propriétaires qui sont ci-dessus et des autres parts dénommés, et encore à la charge de jouir des dits domaines en bon père de familles avec déclaration que la dite adjudication s’en fera ce jourd’hui aux charges et conditions susdites.
Et ont les frais de François Moreau, laboureur à bras pour l’exploit qu’il fait du bien de Jean Bonnet, mis à prix par Antoine Rogeon, à la somme de trente livres, et par Jean Tralleboux, à la somme de trente livres quinze sols, et par Pierre Dejeanbouyer, à la somme de trente-et- une livres dix-neuf sols, à lui adjugé comme plus offrant et dernier enchérisseur. Ci : 31 # 19 s
Plus le dit François Moreau pour l’exploit de Louis Daranlot, mis à prix Jean Bouyer à vingt livres, par Jacques Lucqueau à vingt livres quinze sols, et par le dit Pierre Dejeanbouyer à vingt-et-une livres dix sols, à lui adjugé. Ci : 21 # 10 s
Jacques Mergault, journalier, héritier de Jacques Bouyer, les fruits mis à prix par Antoine Boutin à la somme de dix livres dix-neuf sols, par Pierre Voutin à douze livres, et par ledit Pierre Dejeanbouyer à douze livres onze sols, à lui adjugé, comme plus offrant et dernier enchérisseur. Ci : 12 # 11 s
Les fruits de Vincent Provost mis à prix par François Tralleboux à treize livres douze sols, par Jean Rogeon dit Grelaux, à quatorze livres sept sols, et par ledit Pierre Dejeanbouyer à quinze livres deux sols, à lui adjugé, comme plus offrant et dernier enchérisseur. Ci : 13 # 2 s
Les fruits de Jean Vriet mis à prix par Jean Degout, journalier, à la somme de quinze livres, par Philippe Daranlot à la somme de quinze livres quinze sols, et par ledit Pierre Dejeanbouyer à la somme de seize livres dix sols, à lui adjugé comme plus offrant et dernier enchérisseur. Ci : 16 # 10 s
Les fruits de Jean Bert, mis à prix par Jean Boireau, tailleur d’habits, à la somme de vingt-six livres douze sols, par Charles Rouché à la somme de vingt-sept livres, et par le dit Pierre Dejeanbouyer à la somme de vingt-huit livres sept sols. Ci 28 # 7 s
Les fruits de l’héritier de Jean Moreau dit Montagnon, mis à prix par Louis Rouché à la somme de neuf livres quinze sols, par René Imbert à la somme de dix livres dix sols, et par le dit Pierre Dejeanbouyer à la somme de onze livres cinq sols, à lui adjugé comme plus offrant et dernier enchérisseur. Ci : 11 # 5 s
Les fruits d’Antoine Tabault, mis à prix par Jean Lejeune, maçon, à la somme de cinq livres dix sols, par Philippe Trichard à la somme de six livres cinq sols, et par ledit Pierre Dejeanbouyer à la somme de sept livres, et à lui adjugé comme plus offrant et dernier enchérisseur. Ci 7 #
Les fruits de Jacques Lafons de la Seppe, mis à prix par Pierre Courtois à la somme de dix-huit livres, par Antoine Baliot à la somme de dix-huit livres quinze sols, et par ledit Pierre Dejeanbouyer à la somme de dix-neuf livres dix sols, à lui adjugé comme plus offrant et dernier enchérisseur. Ci : 19 # 10 s
Les fruits du fils mineur de feu François Moreau de la Groie, mis à prix par Jean Orlut à la somme de douze livres dix-neuf sols, par Jean Tribot à la somme de treize livres quatorze sols, et par ledit Pierre Dejeanbouyer à la somme de quatorze livres neuf sols, et à lui adjugé comme plus offrant et dernier enchérisseur. Ci 14 # 9 s
Les fruits de Pierre Condac de Vergné mis à prix par Jean Lucqueau à la somme de cinq livres dix-huit sols, par Jean Moreau à la somme de six livres treize sols, et par ledit Pierre Dejeanbouyer à la somme de sept livres huit sols, à lui adjugé comme plus offrant et dernier enchérisseur. Ci : 7 # 8 s
Les fruits de Michel Bertrand à la Chauffière mis à prix par Antoine Bordier, tisserand, à la somme de quatorze livres dix sols six deniers, par Louis Peaux, laboureur à bras, à la somme de quinze livres cinq sols six deniers, et par le dit Pierre Dejeanbouyer à la somme de seize livres six deniers, et à lui adjugé comme plus offrant et dernier enchérisseur. Ci : 16 # 0 s 6 d
Les fruits de Jacques Imbert, sieur de la Touche, à Épinoux, mis à prix par Jean Pautrot à cinq livres neuf sols, par Pierre Moreau à la somme de six livres quatre sols, et par ledit Pierre Dejeanbouyer à la somme de six livres dix-neuf sols, et à lui adjugé comme plus offrant et dernier enchérisseur. Ci : 6 # 19 s
Lequel dit Pierre Dejeanbouyer fait élection de domicile au village de Lizac, susdite paroisse de Savigné, et attendu qu’il ne s’est trouvé plus haut enchérisseur, nous, notaire et commissaire susdit et soussigné, lui avons adjugé aux charges et conditions sudites et a, le dit Pierre Dejeanbouyer, signé ainsi : signé Pierre de Jean Bouyer
Les baux desquels fruits j’ai adjugé au susnommé aux charges susdites pour la présente année seulement, et le dit Dejeanbouyer adjudicataire au paiement du prix desdites adjudications ci-dessus, sous l’obligation et hypothèque de tous et chacun des biens, meubles et immeubles, présents et futurs quelconques dont de son bon gré, consentement, volonté et requête ; il a été jugé et condamné par nous, dit notaire et commissaire susdit et soussigné, à sa personne à tenir prison, clause comme pour deniers royaux ; fait et passé au devant de la grande porte et principale entrée de l’église dudit Savigné, les jour mois et an susdit, et ont les dits Moreau et Pierre Dejeanbouyer, collecteur et adjudicataire signé, et les autres collecteurs consorts, déclarés ne savoir signer de ce enquis, faisant l’ordonnance , la minute des présents. Est signée J. Moreau, Pierre de Jean Bouyer et Buchey, notaire royal.
Contrôlé à Civray le dernier mars mil sept cent quarante cinq par Vigant, qui a reçu trois livres dux-huit sols, approuvé en interligne et dernier pour valoir.
Sources : Archives départementales de la Vienne, 4E/1/74